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19 oct. 2019

Prédire le temps qu’il fera

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Prédire le temps qu’il fera

Depuis des décennies, notre capacité à prévoir le temps qu’il fera a progressé au bénéfice des agriculteurs. Mais, jusqu’où pourrons-nous aller ?

Depuis le début de l’agriculture, les agriculteurs ont scruté le ciel à la recherche de signes leur permettant de prévoir la température qu’il ferait le lendemain. De la couleur des nuages à la vitesse du vent, ils ont décelé des modèles récurrents dans les périodes de chaleur et de précipitations qui leur ont permis de mieux planifier les moments opportuns pour semer et récolter. Au-delà de ces simples observations, prédire le temps était souvent du ressort des prêtres et parfois même des charlatans.

Au début du XXe siècle, quelques penseurs avisés ont compris que les lois de la physique combinées au pouvoir des mathématiques offraient une image plus claire du temps qu’il fera. Au fil des décennies, l’exactitude de la « prévision météorologique numérique » a progressé lentement, mais sûrement. Dans un article publié récemment dans la revue Nature, un groupe de météorologues a qualifié cette évolution de « révolution tranquille » qui a complètement changé la manière dont les agriculteurs et autres personnes prévoyaient la température.

Les prévisions météorologiques numériques ont vu le jour grâce à trois percées historiques :

  1. L’invention de nouveaux outils tels que le thermomètre et le baromètre qui ont remplacé les observations visuelles par des données fiables.

  2. Le développement d’équation pour décrire les changements dans l’atmosphère.

  3. L’apparition des ordinateurs qui sont en mesure de traiter une grande quantité d’équations très rapidement.

Dès le milieu du XXe siècle, les prévisions météorologiques à court terme ont commencé à être plus présentes. Cette belle avancée n’a pas empêché le progrès de continuer. Les satellites sont apparus. Les stations météorologiques fournissent maintenant des données de plus en plus robustes et les ordinateurs deviennent de plus en plus puissants. Généralement, nous gagnons une journée de prévision tous les 10 ans. Aujourd’hui, les perspectives des six prochains jours sont aussi précises que les prévisions des cinq prochains jours d’il y a dix ans.

Prédire le temps à long terme

Depuis les années 90, les météorologues canadiens se sont affairés à prévoir la météo à long terme. Les prévisions saisonnières sur trois mois, également appelées « prévisions climatiques » nécessitent des données différentes de celles utilisées pour les prévisions à court terme. Ils ont besoin de données qui possèdent une sorte de mémoire, qui tiennent dans le temps, comme les températures de surface des océans.

Ces données sont particulièrement utiles puisqu’elles changent lentement et qu’elles ont des effets importants sur l’atmosphère. Il existe des « oscillations » dans les températures océaniques régionales qui alternent entre des périodes de réchauffement et des périodes de refroidissement occasionnelles et qui se reproduisent avec une certaine régularité aidant ainsi à fournir une prévisibilité sur une échelle saisonnière. Le plus célèbre d’entre eux est sans aucun doute le phénomène El Niño ou ENSO.

La période qui se trouve entre les prévisions à court terme et les prévisions à long terme, et qui équivaut au laps de temps de deux semaines à trois mois, fut toujours plus difficile à prévoir. Mais depuis les deux dernières décennies, les scientifiques ont contourné plusieurs obstacles par l’utilisation de nouvelles technologies. Les nouveaux satellites recueillent de plus en plus de données et les ordinateurs toujours plus rapides et performants sont en mesure de gérer des modèles climatiques plus complexes.

Les scientifiques ont également appris à mieux modéliser les processus atmosphériques qui ont un impact sur cette période de temps. L’oscillation de Madden-Julian, autre phénomène atmosphérique tropical qui se répète plus souvent qu’ENSO, est la source de prévisibilité la plus précieuse pour de telles prévisions. Les météorologues prennent également en compte l’impact sur l’atmosphère d’autres sources de données lentes, telles que la couverture neigeuse et l’humidité du sol. 

Au service des agriculteurs

Des statistiques tendent à démontrer que les prévisions quotidiennes sont utilisées presque universellement par les agriculteurs, mais plus les prévisions sont éloignées, moins elles sont visualisées. Les projections au-delà de 30 jours ne sont presque jamais consultées. Les agriculteurs ne semblent pas savoir comment utiliser ces informations ou tout simplement n’ont pas confiance en celles-ci.

Les prévisions à plus long terme diffèrent de la météo diffusée la nuit. Plutôt que de donner un aperçu des conditions météorologiques futures, elles offrent une distribution de probabilité. Par exemple, elles peuvent indiquer un pourcentage de chance qu’il pleuve davantage au cours des prochains mois. Sans être très précises, ces prévisions peuvent être utiles. Le fait de savoir qu’une saison sera particulièrement chaude ou humide peut aider à préciser les cultures ou les variétés à planter. Elles peuvent également éclairer les estimations du rendement des cultures et aider l’agriculteur à prendre de bonnes décisions financières.

Voir encore plus loin

Il est possible d’affirmer qu’au cours des prochaines années, les prévisions à moyen terme — deux semaines à trois mois — fourniront de plus en plus de détails. Par exemple, les scientifiques pourront probablement prédire le nombre de jours qui dépasseront les 30 degrés Celsius le mois prochain.

Les agriculteurs peuvent également s’attendre à plus de précision en cas de conditions météorologiques extrêmes, y compris des prévisions plus précoces quant au moment où elles surviendront. Les prévisions mensuelles, quant à elles, seront étendues à 45 voire 60 jours.

Cependant, une précision météorologique d’un moment spécifique ne sera jamais possible à long terme. Nous ne pourrons jamais nous réveiller un beau jour et dire quelles conditions météo nous aurons dans un an. Pour le moment, les plus grandes avancées ne sont peut-être pas du côté météorologique, mais plutôt du côté de l’utilisation qui en est faite et des bénéfices que nos agriculteurs peuvent en tirer.